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Revue des compétences du coach : Travailler de manière éthique (C1)

En préambule à cette série d’articles concernant la revue des compétences du coach, je tenais à préciser que cette revue fait référence aux 8 compétences-clés du référentiel ICF – International Coaching Fédération, fédération de coaching à laquelle j’adhère et par laquelle j’ai été certifiée et renouvelée Coach Professionnel (PCC) et Mentor Coach (CMC).

Ces 8 compétences-clés, essentielles pour exercer le métier de coach sont le socle de nos gestes professionnels au quotidien et peuvent être repérées dans chacun des référentiels de compétences des autres fédérations de coaching (EMCC et SF Coach).

Je vous propose de revisiter chacune d’elles avec un éclairage de leur mise en oeuvre dans la conduite des entretiens de coachings.

La première compétence-clé : Travailler de manière éthique

Le socle et fondement indispensable à la pratique du coaching est l’aptitude du coach à « faire preuve d’éthique dans sa pratique», ce qui lui confère en tout premier lieu son professionnalisme.

Comment s’incarne l’éthique dans la pratique quotidienne du coaching ?

Plusieurs dimensions sont à prendre en compte pour apporter l’assurance d’un service de qualité « éthiquement correct » :

La posture, l’attitude et l’engagement

Le coach fait preuve d’intégrité personnelle, d’honnêteté et de sincérité vis-à-vis de lui-même, de toutes ses interactions et bien au-delà de la stricte relation coach-coaché (ce sont toutes les parties prenantes des systèmes pour lesquels il intervient), c’est-à-dire :

  • Il affiche une congruence dans son Etre et son Faire (propos, posture, écoute, …)
  • Il veille à son alignement intérieur en s’appuyant de ses propres valeurs et valeurs fondamentales d’ICF (chaque valeur d’ICF porte des actions précises)
  • Il s’engage avec clarté dans la relation de coaching (rôles, responsabilités, contrat) pour créer des ententes respectées par toutes les parties
  • Il apporte transparence et authenticité dans sa communication

Le coach fait preuve de respect envers son client, c’est-à-dire :

  • Il accueille la « personne client » dans son entièreté (son identité, ses expériences, ses perceptions, sa façon d’être, ses modes de fonctionnement et d’apprentissage) sans jugement aucun.
  • Il démontre un réel intérêt pour le développement de son client en veillant à son écologique et intervient de manière à pobtenir un impact positif pour le client

Le coach exprime pleinement sa « coach attitude », c’est-à-dire :

  • Il est porteur d’une attitude et énergie positive pour impulser la mise en mouvement de son client,
  • Son humilité, bienveillance, empathie, disponibilité lui confèrent sa « posture basse »
  • Il sponsorise son client pour l’atteinte des objectifs fixés
  • Il est le « compagnon de réussite » de son client car le coach croit en lui. Il est convaincu que ce dernier a ses propres réponses et que lui, coach, son rôle est de créer un espace pour que la sagesse du client puisse émerger.

Le respect et la réflexion éthique

Le coach s’engage et agit pour un coaching conforme au code de déontologie, c’est-à-dire :

  • Il reste conscient continuellement de l’impact du coaching et de ses propres comportements dans ce qu’il sert (le qui et le quoi)
  • Il a le courage de dire les choses et de conserver son besoin de transparence pour maintenir une juste posture
  • Il est capable de renoncer à un contrat (« surtout quand le remède est pire que le mal ! »)
  • Il est capable d’identifier ce qui se joue et d’élaborer son propre questionnement éthique
  • Il reste en éveil en développant le réflexe du questionnement éthique

3 approches pour être un coach respectueux de l’éthique

Article publié par Tatiana Krawczynska-Zaucha MCC le 10/08/2020. Cet article est une invitation à réfléchir ce que représente l’éthique pour nous en tant que coachs…

Chaque année, ceux d’entre nous qui sont Coachs ICF s’engagent à respecter le code de déontologie lors de chaque renouvellement d’adhésion. Cependant, cette pratique ne nous dispense pas d’une réflexion plus approfondie sur notre approche à l’égard de l’éthique, sur ce que l’éthique signifie pour nous et sur la place que nous laissons à l’éthique dans notre vie quotidienne.

L’un des premiers éléments dont tout coach a conscience est que le code de déontologie ne fournit pas de réponses à toutes les questions et dilemmes éthiques susceptibles de survenir dans notre pratique quotidienne.

Il est extrêmement important de prendre du recul et d’envisager l’éthique sous différents angles :

La première approche à l’égard de l’éthique est celle de considérer celle-ci comme une restriction…

Un coach qui adopte cette perspective à tendance à considérer l’éthique comme un ensemble d’ordres et d’interdictions.

Dans cette perspective, l’éthique balise ce qui est permis et de ce qui ne l’est pas, de sorte que le code déontologique devrait fournir une liste complète et entière de toutes les interdictions et de toutes les indications concernant toutes les situations possibles, ainsi que des directives sur la façon de réagir à tous les dilemmes possibles.

Dans cette perspective, l‘éthique est une restriction car elle limite de nombreuses actions. Il est donc naturel qu’une personne veuille éviter un tel encadrement restrictif. Pour cette personne, l’éthique est un fardeau inutile dans le cadre de sa pratique du coaching.

La deuxième approche de l’éthique la dépeinte en termes d’obligation…

En adoptant une telle approche, le coach compose avec des décisions et des actions éthiques difficiles, sachant que « c’est la bonne chose à faire » et s’étant engagé à respecter ses obligations morales.

Et puisque le coach s’y est engagé, il doit s’y conformer et respecter ce qui a été promis.

Dans cette optique, l’éthique devient un requis nécessaire et « lourd » de la réalité quotidienne de la pratique du coaching, parce que chaque coach « doit le faire » ou « devrait le faire ».

Si des dilemmes apparaissent, ils seront généralement résolus « au détriment » d’autre chose, ce qui s’accompagnera d’un sentiment de perte pour des fins éthiques.

Dans cette perspective, la conviction que les normes du code déontologique sont justes ne facilitent pas leur mise en œuvre, et le coach considère celles-ci comme un fardeau.

La troisième approche de l’éthique envisage celle-ci comme une véritable valeur dans l’ensemble des valeurs personnelles et professionnelles d’une personne…

Pour comprendre cette approche, il faut examiner plus en profondeur l’état d’esprit logique d’une personne.

Un état d’esprit est constitué, entre autres, d’un ensemble d’expériences, de croyances et de valeurs. Plus une personne est consciente de cet état, plus ses activités quotidiennes s’y arriment.

Si, dans cette perspective, une approche éthique de la vie est considérée comme importante, l’éthique elle-même apparaît comme une valeur qu’une personne veut vivre chaque jour.

Dans une telle optique, le code déontologique indique la manière de choisir et de réfléchir à son comportement. Il ne fixe pas les limites des actions, car sachant ce qui est cohérent avec soi-même et ce qui ne l’est pas, des limites extérieures n’ont pas à être imposées. 

Les limites s’imposent par elles-mêmes.

Si des dilemmes éthiques se présentent, ils sont faciles à résoudre car, une fois acceptée, la solution correspond ou non à l’état d’esprit conscient de l’individu. Elle s’inscrit ou non dans ses limites internes. Et par conséquent, elle est soit cohérente avec l’individu, ou pas.

De ce point de vue, l’éthique n’est pas seulement pas une limitation, elle n’est pas non plus un engagement. Elle correspond à une portion naturelle de soi en tant qu’individu et en tant que coach.

En conclusion …

Il est important de comprendre qu’aucune des approches ci-dessus n’est intrinsèquement mauvaise ou bonne.

Il ne s’agit pas d’une évaluation, mais de la conscience et de la sensibilité éthique d’un coach dans sa vie quotidienne.

Chacune de ces approches de l’éthique est valable, tant qu’il s’agit d’un choix conscient.

Chacune d’entre elles correspond également à l’expression d’un progrès vers une plus grande maturité en tant que coach, ou vers la quintessence de la maîtrise du coaching – une maîtrise non seulement technique, mais surtout une maîtrise éthique, résultant de l ‘intégrité et de l’authenticité du coach dans sa pratique quotidienne.

29 avril 2023
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